Pourquoi les traducteurs facturent-ils souvent des tarifs au mot différents selon la combinaison de langues ?
Je ne peux pas parler au nom de tous, mais en général ce n’est pas parce qu’un traducteur « maîtrise mieux une langue qu’une autre ». L’offre et la demande peuvent intervenir, sans être la cause principale.
En théorie, un tarif horaire pourrait rester identique. En pratique, il existe trois raisons solides pour lesquelles le tarif au mot varie selon la langue :
Nombre de mots nécessaires pour exprimer la même idée. D’une langue à l’autre, la quantité de texte requise n’est pas la même. Très souvent, un même contenu est sensiblement plus court en anglais que dans les langues romanes.
Proximité grammaticale. Même si l’on rédige toujours dans la langue d’arrivée, l’expérience montre que le processus mental de traduction est plus rapide lorsque les deux langues sont proches sur le plan structurel.
Par exemple, l’espagnol et le portugais sont presque parallèles pour de nombreuses phrases usuelles. Le français est également proche, mais l’emploi des temps peut changer (p. ex., passé composé vs. passé simple en contexte informel). L’allemand impose fréquemment un ordre des mots différent, et le chinois suit des schémas grammaticaux très éloignés. Plus les systèmes se ressemblent, plus la transposition est rapide.
Terminologie. La difficulté terminologique varie fortement selon la langue. Comme pour la grammaire, la similarité aide. Un hispanophone sans connaissance de l’italien pourra deviner que spettrometro di massa isotopica signifie « spectromètre de masse isotopique ». Dans d’autres langues, l’inférence n’est pas évidente. Autre facteur déterminant : l’abondance des ressources (dictionnaires, ouvrages, sites) pour la langue et le domaine concernés. De ce point de vue, l’anglais est souvent le plus avantageux, car il existe davantage de références dans la plupart des secteurs.
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