L’expression traduction technique désigne en général des traductions en ingénierie. Elle s’emploie parfois pour des contenus scientifiques (articles, manuels) et, plus largement, comme synonyme de traduction spécialisée (p. ex. un testament ou un jeu vidéo).
Ici, j’emploie traduction technique au sens de traductions de textes d’ingénierie à visée informative : manuel d’automobile, rapport de réparation de caténaire, cahier des charges d’un canal, catalogue de transistors, etc.
Définition par l’objectif : une traduction technique vise à transmettre une information objectivement, pour aider le lecteur à exécuter une tâche précise. À la différence de la rédaction scientifique, la rédaction technique n’a pas pour but d’enseigner une théorie ni d’étayer une hypothèse. Un bon critère pratique est la question de l’auteur : un texte technique bien rédigé ne laisse transparaître ni voix ni subjectivité.
Conséquence : des aspects appréciés ailleurs comptent moins ici. Un texte technique n’a pas vocation à être divertissant, esthétique ou inspirant. Cela ne signifie pas que le style soit secondaire. Au contraire, il doit servir une seule fin : l’efficacité — clarté, concision, absence d’ambiguïté.
On entend parfois que la rédaction (traduction) littéraire fuit les répétitions tandis que la technique les accepte. La première partie est vraie. La seconde est inexacte : la traduction technique ne se contente pas d’accepter la répétition, elle l’exige. Répétez les termes — voire des phrases entières — autant que nécessaire pour lever tout doute.
Tout cela vaut aussi pour la rédaction technique. Spécifique à la traduction :
Le traducteur doit tenir compte des écarts de contexte entre source et cible (environnement d’usage, normes, prises, unités, etc.) et adapter le texte au cadre d’action du lecteur.
Il doit vérifier si le contexte est suffisamment explicite pour permettre l’action. Si le document comporte une consigne illogique, une erreur ou des éléments obsolètes, le traducteur peut — et doit — intervenir et adapter.
Au fond, l’exigence première est de comprendre la source. Sans familiarité avec le domaine, comment la comprendre ?
Référence : The Technical Translator: The Sherlock Holmes of Translation? — Mathilde Fontanet
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